A380 Qantas: Explosion moteur Rolls Royce

 

L'A380 VH-OQA au moment de sa livraison en 2008

3 novembre 2010

Un A380 de la compagnie Qantas s’est posé en urgence à Singapour après une explosion en vol de son moteur n°2.

Aucun blessé à bord parmi les 459 occupants ni au sol où plusieurs importants morceaux de métal sont tombés sur un quartier résidentiel dans l’ile de Batam.

L’appareil (VH-OQA – vol QF32) avait décollé de Singapour vers Sydney depuis 6 minutes lorsqu’une explosion a fait éclater la partie arrière du moteur intérieur gauche, un Rolls Royce Trent 900.

Une explosion « non contenue » en langage aérien puisque plusieurs ailettes de la turbine HP ont été projetées avec violence contre l’aile et l’on perforée. Cela n’est pas sans rappeler l’accident du Concorde, mais surtout, ces morceaux de métal avec une très importante énergie auraient pu être éjectées à l’horizontale et venir frapper et percer la cabine de passagers ou l’autre moteur du même côté, le n°1, ce qui n’aurait pas été sans déséquilibrer fortement l’avion.

D’autre part, on ne sait pas si des circuits de commande ou hydraulique ont été touchés alors que le train semble avoir été sorti « par gravité ».

Plusieurs « spécialistes » ont fait toute la journée des efforts louables pour tenter de minimiser l’incident, mais si tout s’est bien terminé, une mauvaise étoile ou une série « d’emmerdements maximums » aurait pu rendre la situation très délicate, impossible de le nier.

L’avion est le premier livré à la Qantas qui en possède 6. La compagnie a décidé de les arrêter de vol dans l’attente de connaître les causes de cette avarie.

Singapore Airlines a décidé d’arrêter ses A380, le temps d'inspecter tous les moteurs. Lufthansa n'a pas arrêté ses avions, pourtant également équipés de moteurs Rolls Royce. Air France et Emirates poursuivent leurs vols, leurs appareils étant équipés de moteurs d’Engine Alliance.

 

La première dépêche qui laissait craindre le pire. Une agence de presse qui a confondu vitesse et précipitation

Sur cet extrait d'un film tournée par un passager, on distigue bien que l'aile a été percée de part en part.

 

 

Les morceaux du capot moteur tombés sur les maisons.

Une habitante de Batam, Yanes Tri, une femme au foyer de 55 ans, a eu beaucoup de chance. «Un grand morceau de métal a perforé un mur de ma maison (...) J'étais à l'intérieur, à environ cinq mètres. J'ai été choquée mais je suis heureuse de ne pas m'être trouvée près du mur», a raconté cette femme qui demande à «être dédommagée» pour ces dégâts. Des pièces plus petites ont également causé des dégâts à des véhicules en stationnement, selon des témoins.

"C'est un incident sérieux. C'est une évidence de dire que normalement, le capotage ne doit pas se détacher en vol", a déclaré Jean-Paul Troadec, le directeur du BEA.

"Très vraisemblablement, le pilote a arrêté le moteur dès qu'il a constaté une anomalie. Mais il faut être prudent, nous ne savons pas pour le moment ce qui a causé l'avarie", a-t-il ajouté. Le BEA a par ailleurs souligné que l'arrêt d'un moteur était "un événement parfaitement gérable" puisque l'appareil est équipé de plusieurs moteurs.

De son côté, Airbus juge l'incident "significatif". "Les avions sont certifiés avec plusieurs moteurs, en l'occurrence quatre pour l'A380. Nous ne minimisons pas l'incident mais c'est prévu par les procédures de certification. S'il y a quatre moteurs, c'est aussi pour faire face à ce genre de situation difficile", indique-t-on chez Airbus.

 

J+1 et de nouvelles photos qui soulignent la gravité de l'incident

 

L'extrados de l'aile transpercé à travers toute l'épaisseur de l'aile. Quels circuits ont été touchés ?

 

 

Les morceaux tombés sont récupérés par les autorités

   

Les habitants d'une maison plutôt secoués par l'événement et les débris tombés chez eux

         

 

Jeudi soir, 4 novembre

Louis Gallois, président exécutif d'EADS, maison mère d'Airbus, a déclaré: "Cet incident concerne un moteur Rolls-Royce. Il n'a évidemment pas mis en danger la sécurité de l'avion qui est dessiné pour pouvoir voler et faire ses missions avec trois moteurs (...) C'est un incident significatif mais on n'en parlerait sans doute pas si cela n'était pas un A380".

 Sans doute, mais se pose tout de même et plus globalement la question de l’exigence de performances revue sans arrêt à la hausse.  Chaque nouvel avion doit présenter des gains de consommation par rapport à la précédente. Les moteurs à la source de ces performances reposent souvent sur des ensembles plus anciens dont on a poussé les caractéristiques en température ou en efforts divers dans les parties mobiles. Les plages optimums de fonctionnement ou les tolérances de fabrication se sont ainsi réduites au fil des versions.

Si l’électronique gère très bien le fonctionnement nominal des moteurs, la moindre défaillance du système les faits sortir des tolérances.

 

Les morceaux de métal du moteur récupérés au sol laissent rêveurs quand aux efforts produits lors de l'explosion

  

 

L'atterrissage a été semble-t-il plus scabreux qu'annoncé sur le moment. L'A380 s'est posé le plus rapidement possible sans avoir terminé de vidanger, d'où probablement l'éclatement de plusieurs pneus sous la surcharge. Les becs de bord d'attaque ne sont pas sortis et les spoilers ne sont déployés qu'en partie, les circuits hydrauliques de commande ayant été touchés lors des dégâts dans l'aile. De plus, le moteur n°1 a continué de tourner après l'atterrissage, sans pouvoir être arrêté.

Sur cette photo, on note bien que les pompiers arrosent le n°1 pour l'étouffer et l'arrêter

 

 

8 novembre 2010: Le fantôme de "Concorde"

Quatre jours après, les enquêteurs cherchent toujours à déterminer les raisons exactes de cet incident qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques.

Gérard Feldzer, un ancien pilote d'Air France et Directeur du Musée de l'Air ne craint pas d'affirmer: "Si des débris avaient percé un réservoir de kérosène, l’avion aurait pu prendre feu comme le Concorde. On est donc passé tout près d’une vraie catastrophe. Il arrive que des moteurs tombent en panne ou qu’ils prennent feu, mais il est extrêmement rare qu’un moteur explose et projette des débris."

Alan Joyce, Directeur Général de Qantas, a expliqué que les ingénieurs avaient découvert des fuites dans les zones situées près de la turbine sur trois A380: "Les fuites d'huile étaient au-delà de la tolérance acceptable". Et tous ces moteurs étaient neufs.

Les A380 de Quantas doivent rester immobilisés pendant encore au moins 72 heures.

 

10 novembre 2010 - Singapore Airlines immobilise plusieurs de ses A380

"Sur la base d'inspections portant sur l'incident de la semaine dernière concernant une autre compagnie utilisant l'Airbus A380, Singapore Airlines va procéder au changement par précaution des moteurs de trois A380", a annoncé Singapore Airlines (SIA).

"Nous avons été avertis par Rolls-Royce que ces trois moteurs en particulier présentaient des signes de fuites d'huile", a déclaré la porte-parole, soulignant qu'il s'agissait d'un problème distinct de celui survenu la semaine dernière sur l'A380 de Qantas.

Les trois appareils sur lesquels les moteurs vont être changés sont actuellement à Londres, Sydney et Melbourne.

SIA n'était pas en mesure de préciser combien de temps ses trois A380 allaient être immobilisés.

 

Un moteur RR Trent 900 monté sur Airbus A380

10 novembre 2010, Lufthansa aussi

Selon le "Basler Zeitung" du 10 novembre, Lufthansa a déposé à son tour un moteur Trent 900 sur un de ses avions après avoir découvert des traces d'huile dont l'origine n'a pas été identifiée.

 

 

11 novembre 2010: toujours des questions

Selon air-journal.fr une directive européenne vient d'ordonner une inspection poussée de tous les réacteurs RR Trent 900 de Qantas, SIA et Lufthansa. Les six A380 de Qantas sont maintenus au sol pour plusieurs jours encore ainsi que trois de SIA.

D'autre part, il semblerait que l’explosion du réacteur de Qantas était plus sérieuse qu'annoncée: des informations,  non confirmées pour l'instant, font état de la perte de commande des extincteurs de l’aile gauche, du système automatique de freinage et d’anti-dérapage qui empêche le blocage des roues à l’atterrissage.

*     *     *

Enfin, les spécialistes s'interrogent sur le lien entre une fuite d'huile difficilement décelable et sans information d'alerte à l'équipage semble-t-il et l'importante explosion interne qui a cassé un disque de turbine, une pièce à haute résistance mécanique.

12 novembre 2010 ( +1 jour sur nous) La presse australienne ne mâche pas ses mots

L'A 380 accidenté est comparé au dernier vol de "Memphis Belle", ce célèbre B17 de la 2GM. Selon leurs informations, des équipages de SIA refuseraient de revoler sur A 380. Et le "Herald Sun" donne une liste de 18 dommages constatés sur l'avion de Qantas:

http://www.couriermail.com.au/travel/news/qantas-scarebus-qf32-was-a-flying-wreck/story-e6freqwo-1225952363505

Bizarre tout de même, les journalistes français se limitent aux communiqués officiels rassurants d'Airbus, d'Air France, du BEA et de l'AESA. Ils ne semblent chercher aucune autre information. Guère curieux, ou trop occupés à imaginer le futur remaniement ministériel ?

 

12 novembre: RR a trouvé!

Rolls-Royce, dans un communiqué publié ce matin, tire deux conclusions: Tout d'abord,  le problème n'est spécifique qu'au Trent 900 et l'avion n'a rien à voir dans ce problème. Enfin, la casse a eu lieu sur "un composant spécifique de la turbine. Cela a causé l'inflammation de l'huile, menant à l'éjection du disque de la turbine."

De son côté, l'Agence Européenne de la Sécurité Aérienne (AESA) parvient aux mêmes conclusions que le motoriste et pointe le disque de la turbine à pression intermédiaire qui s'est brisé après que l'huile a pris feu dans les structures à haute pression. L'agence préconise donc que des inspections répétées soient menées après dix vols pour la première fois, puis tous les vingt cycles. Si une anomalie est découverte à ce moment là, le moteur ne devra plus être mis en route.

Le groupe RR a ajouté que l'élément fautif était en train d'être remplacé sur les moteurs Trent 900 équipant  compagnies Qantas, Singapore Airlines et Lufthansa en collaboration avec Airbus. Le groupe RR a reconnu que l'incident avait eu des conséquences "regrettables" pour l'exploitation des A380 concernés et a publié parallèlement vendredi un rapport d'activité, également apte à rassurer les investisseurs.

PS:

1) Ouf pour les investisseurs, mais rien encore pour rassurer les passagers.

2) Bravo à RR pour disposer aussi rapidement de 80 pièces (20 avions) de rechange pour les moteurs en exploitation. Sans parler de ceux sur chaine à Toulouse, bien sûr.

3) On ne sait pas aujourd'hui s'il s'agit d'un défaut de fabrication ou autre. Mais la conception du palliatif a été rondement menée, et sans test en grandeur nature encore. Ils sont forts, quand même, ces Britishs!

 

 

Lundi 15 novembre - Pas de sortie du tunnel pour Qantas

Les dégâts occasionnés dans l'aile gauche par l'explosion du moteur seraient-ils si importants que l'on puisse songer à la changer ?

Ce qui immobiliserait l'avion "un certain temps".

Le 15 novembre, en tous cas, Qantas n'avance aucune date de reprise de ses vols d'A380 après les affirmations de RR et de l'AESA à la veille du WE, laissant entendre que plus de la moitié des moteurs "Trent 900" de sa flotte d'A380 devraient être changés.

Selon certaines sources de ce 15 novembre, des débris du réacteur du vol QF32 auraient entrainé la perte d’un des deux principaux systèmes hydrauliques et un trou dans l’aile de l’A380, le train d’atterrissage devant être baissé manuellement. Les aérofreins et le système d’antiblocage des freins ne fonctionnaient plus et l’inversion de poussée n’était plus disponible que sur un réacteur, l’A380 aurait eu besoin de toute la longueur de la piste de 4000 mètres pour s’immobiliser.  

Il parait ainsi évident que les conséquences (et les causes ?) de cet incident ont été minimisées au delà du raisonnable. Chacun sait pourtant que les autruches n'ont jamais été des oiseaux de progrès en aviation.

Singapore Airlines de son côté, a décidé de reprendre ses vols d'A380.

 

16 novembre 2010 - Rolls Royce veut récupérer des moteurs d'A380

Selon RR a demandé à Airbus de lui restituer certains moteurs actuellement sur les lignes de production pour pouvoir remplacer des turbines défaillantes sur des avions déjà en service. Cette décision pourrait provoquer un nouveau retard dans la livraison des A380.

Aviation Business cite le directeur des opérations d'Airbus, John Leahy : Airbus est en train de procéder au retrait de plusieurs moteurs des lignes de production de Toulouse afin de les expédier en Australie pour qu'ils y soient installés sur les A380 de Qantas.

 

Visualisation des dommages par "Der SPIEGEL". Cet avion n'est pas prêt de revoler.

Des photos de détails sur le site: http://www.controleradar.org/accident-a380

Les dégâts de l'aile, des mécanismes des becs et du longeron

 

17 novembre 2010 - Une psychose imbécile s'installe.

Alors que chaque jour, des dizaines d'avions font demi-tour, que d'autres dizaines ont toutes sortes d'ennuis moteur bénins dont personne ne parle, voilà l'AFP qui étale les "soucis" de Qantas.

Non l'AFP n'évoque pas les graves conséquences de l'explosion du moteur puisque cela ne ferait pas plaisir au BEA, à l'AESA ou à Airbus. Non, l'agence liste les ennuis de Qantas avec Boeing:

Un Boeing 747 de Qantas, avec 171 passagers à bord, a du faire demi-tour vers Johannesburg après avoir happé un oiseau [...] Privé d'un moteur, l'appareil a rebroussé chemin peu après son décollage et effectué un atterrissage d'urgence en Afrique du Sud, a précisé un porte-parole. Les dégâts sont peu importants, seules quelques lamelles de la turbine ayant été endommagées. Qantas enregistre chaque année deux ou trois collisions avec des oiseaux, a-t-il ajouté.

Qantas a été victime de plusieurs incidents ces dernières semaines. Lundi dernier, un problème électrique en vol avait contraint un Boeing 747 de la compagnie australienne Qantas, qui se rendait en Argentine, à rebrousser chemin au bout de deux heures et à se poser à Sydney.

Le 5 novembre, un de ses Boeing 747-400 avait dû faire un atterrissage d'urgence à Singapour après une avarie de moteur.

19 novembre 2010 - Rien ne s'arrange pour Qantas....ni pour Rolls Royce!

Selon une dépêche Reuters, les six Airbus 380 de la compagnie aérienne Qantas devraient rester immobilisés encore plusieurs semaines, le motoriste Rolls-Royce aurait besoin de plus de temps que prévu pour résoudre le problème de son moteur. (on croyait pourtant que la panne était trouvée)

Un porte-parole de la compagnie aérienne australienne a ajouté qu'aucun calendrier n'avait été établi pour la résolution du problème. Qantas a dit jeudi 18 novembre que 40 moteurs Trent 900 équipant des A380 dans le monde allaient devoir être remplacés.

Il est d'autant plus regrettable que des responsables aéronautiques de grandes administrations et de certains constructeurs aient pu minimiser à ce point l'incident dans les premiers jours. La sécurité aérienne n'est-elle pas une priorité pour eux avant leur business  ?

19 novembre 2010 - Peur rétrospective

D'après le Point.fr, les experts qui se pressent à Singapour autour de l'Airbus A380 n'en croient pas leurs yeux. L'aile gauche de l'avion évoque celles des bombardiers de la 2 Guerre mondiale atteints par la Flak. ("Memphis Belle" comme évoqué plus haut). On ne compte pas moins de quatre points d'impacts dus aux pièces de la turbine intermédiaire du moteur Rolls-Royce qui a explosé. Des trous d'un diamètre si important qu'un individu pourrait s'y engouffrer (Photos ci dessus).

Selon Richard Woodward, de l'Association australienne et internationale des pilotes, qui affirme avoir parlé avec le pilote de l'appareil touché, les dégâts causés à l'avion étaient tels qu'il aurait pu exploser en vol: "Il aurait fallu pour cela une étincelle, mais personne ne peut savoir ce qu'il en était", a-t-il déclaré vendredi à la radio australienne ABC.

Adrian Mouritz, directeur du service aéronautique à l'université RMIT de Melbourne, estime lui que Qantas a été "très, très chanceux" que rien n'ait mis le feu aux milliers de litres de carburant contenus dans le réservoir: "Si le carburant avait pris feu, l'appareil aurait explosé", a-t-il déclaré au Sydney Morning Herald.

 

 

Publication du rapport préliminaire sur l’accident de l’A380 de Qantas

selon le site: www.aerocontact.com

L’hypothèse d’un défaut de fabrication des Trent 900 comme cause de l’accident de Qantas se confirme. Dans son rapport préliminaire sur l’accident survenu le 4 novembre lors du vol QF32, le bureau australien de la sûreté du transport aérien (ATSB) a identifié un problème critique de sécurité lié au processus de production des moteurs de l’A380 par Rolls-Royce.

L’enquête a en effet révélé le mauvais alignement d’un chambrage dans le circuit qui apporte l’huile vers les roulements des arbres des turbines haute pression et à pression intermédiaire des Trent 900. Ce défaut peut provoquer un risque accru d’apparition de fissures de fatigue, de fuite d’huile puis de feu d’huile pouvant provoquer « une avarie moteur catastrophique ».



De nouvelles inspections programmées chez Qantas
La compagnie australienne a indiqué que seize des Trent 900 de sa flotte d’Airbus A380 devaient être modifiés pour répondre aux nouveaux standards ou remplacés. Cinq ont déjà été changés.

Dès le 2 décembre, Qantas a également inspecté les circuits d’huile des moteurs du premier A380 à être retourné en service – les inspections sont en cours sur le second.

Elle devrait annoncer la reprise des opérations de davantage d’appareils (trois sont encore immobilisés) avant Noël. De plus, deux A380 neufs doivent intégrer la flotte d’ici la fin de l’année, ainsi que deux autres début 2011.

De sérieux dommages
VH-OQA, l’appareil impliqué dans l’accident et premier Super Jumbo à avoir été livré à Qantas a été sérieusement endommagé et reste lui aussi immobilisé, à Singapour, pour les besoins de l’enquête. L’ATSB a rappelé que l’accident était survenu durant la phase ascensionnelle du vol QF32 devant relier Singapour à Sydney le 4 novembre. L’A380 se trouvait à une altitude de 7 250 pieds, au-dessus de l’île de Batam
(Indonésie), lorsque l’équipage a entendu deux bruits sourds quasiment simultanés.

L’explosion non contenue du moteur 2 a été provoquée par l'éjection des parties du disque de la turbine à pression intermédiaire. Certains de ces morceaux ont endommagé le bord d’attaque, le
longeron avant et les surfaces supérieure et inférieure de l’aile gauche, occasionnant une fuite de carburant au niveau du réservoir du moteur 2 et du réservoir interne de l’aile gauche.
Des débris ont également touché le carénage de raccordement aile-fuselage, occasionnant des dégâts dans le système de câblage électrique.
Ceux-ci ont affecté le fonctionnement des systèmes hydrauliques, du train d’atterrissage, des surfaces mobiles et du système carburant –empêchant l’équipage de transférer et de larguer le carburant nécessaire avant son atterrissage d’urgence à Changi.

L’équipage n’a également pas pu percuter les bouteilles des extincteurs des moteurs 2 (en vol) et 1 (au sol, faute de pouvoir l’éteindre après l’atterrissage).

L’appareil devrait pourtant être remis un jour en service : Airbus travaille actuellement à un programme de réparation.

 

On ne peut s'empêcher de rappeler les premièrs propos de Louis Gallois, président exécutif d'EADS, maison mère d'Airbus, qui a déclaré: "Cet incident concerne un moteur Rolls-Royce. Il n'a évidemment pas mis en danger la sécurité de l'avion qui est dessiné pour pouvoir voler et faire ses missions avec trois moteurs (...) C'est un incident significatif mais on n'en parlerait sans doute pas si cela n'était pas un A380".

C'est une volonté évidente de minimiser l'incident, en dépit des dégâts importants constatés immédiatement. Une nouvelle tentative d'application de la méthode Coué chère à Airbus pour préserver l'avion.

Rétrospectivement, une attitude imbécile!