A I R   I N T E R   "Vickers Viscount" de Noirétable

 

Le Vickers "Viscount" F-BMCH accidenté à Noiretable

Le 27 octobre 1972, vers 19h20, un Vickers "Viscount" d'Air Inter en provenance de Lyon avec 63 passagers et 4 membres d'équipage s'écrase en approche de Clermont-Ferrand. Il y a 9 survivants (l'un décèdera à l'hôpital) dont deux enfants.

Alors qu'il pense être en finale, l’équipage demande l'autorisation pour descendre à 3600 pieds (1200m). Le radio- compas de l’appareil glisse de 180 degrés, probablement à cause des décharges électriques dans les averses et modifie les signaux de la balise d’approche. L'appareil, en réalité éloigné de 30 km de la piste, amorce sa descente et heurte le Pic du Picon à 1000 mètres de hauteur à proximité du village de Noirétable.

 

Les renseignements sur cet accident sont inspirés des sites suivants:

http://travelbook.jimdo.com/crash_ayrien_yo_noiretable.php

http://fabiencamus.blogspot.com/2008/08/vendredi-27-octobre-1972.html

http://www.ina.fr/video/LXF01009456/le-sauvetage-des-blesses-du-crash-aerien-du-viscount-d-ai-inter-et-les-temoignages-des-survivants.fr.html

L'émission spéciale en 2014 de

http://www.dailymotion.com/video/x28ui09_emission-spe-ciale-le-crash-de-noiretable_news

Le rapport final officiel:

http://www.bea.aero/docspa/1972/f-ch721027/pdf/f-ch721027.pdf

 

 Le journal "La Montagne" revient sur l'accident:     https://www.lamontagne.fr/thiers-63300/actualites/un-siecle-a-la-une-le-crash-de-l-avion-d-air-inter-le-27-octobre-1972-a-noiretable_13567525/

 

 

Extraordinaires concours de circonstances

Air Inter a connu 3 accidents durant ses 43 d’existence (1954-1997).

Il y a d'étranges similitudes entre ces accidents. Tous ont eu lieu au départ ou à l’arrivée de Lyon.

-  Le 12 août 1963, un Vickers Viscount, immatriculé F-BGNV, venant de Lille s'écrase en approche de Lyon à Tramoyes tuant les 20 occupants (dont 4 membres d'équipage) et 2 personnes au sol.

-  Le 27 octobre 1972, le vol IT 696 Y assuré par le Vickers Viscount 724 (F-BMCH) en provenance de Lyon  s’écrase vers 19 h 20 non loin de Noirétable, dans la Loire, à l'approche de Clermont-Ferrand. Les 5 membres d'équipage et 54 des 63 passagers sont retrouvés morts. Une passagère blessée décèdera quelques jours plus tard à l'hôpital, portant à 60 le nombre de victimes.

-  Le 20 janvier 1992, un Airbus A320 immatriculé F-GGED en provenance de Lyon s'écrase vers 19h20 à l'approche de Strasbourg sur le Mont Sainte-Odile, tuant 87 personnes (9 rescapés dont une hôtesse).

Plus incroyable encore pour les deux derniers crashs.

En 1972  le Vickers Viscount a percuté une colline en étant descendu trop tôt et décalé de l'axe de piste ; trompé par ses instruments, l’équipage s’est cru plus proche de la piste qu’il ne l’était en réalité. Des questions se posent sur le contrôleur radar au sol.

En 1992, l’A320 a percuté une colline, légèrement décalé de son axe. Mais surtout,  certains experts ont avancé l’hypothèse qu’une fausse position indiquée par les instruments de bord l’on incité l'équipage à enclencher une descente rapide trop loin de la piste.  Des questions se posent aussi quand au contrôleur radar au sol.

Dans les deux cas, aussi improbable que cela puisse être après un tel choc, il y eu des survivants découverts dans le froid après plusieurs heures de recherche dans la forêt, 9 survivants dont deux enfants en 1972 (une femme décèdera à l’hôpital), 9 survivants dont 2 enfants en 1992.

Les deux accidents ont lieu vers 19h20 et les survivants découverts entre minuit et 1h du matin, alors que les conditions météo sont très dégradées. Des journalistes ont été parmi les premiers sur les lieux des catastrophes. L'organisation des secours au niveau des Préfectures ont dans les deux cas été sujettes à interrogation ou à polémiques.

 

Témoignages

Les moyens du bord:

Lors du crash Aérien entre Noirétable et Viscontat, (un nom prédestiné pour un crash de Viscount) une équipe de trois Radioamateurs comprenant , Albert F3AS, René F6CDD et Jean F6CDF se sont rendus sur le lieu du crash pour faire toutes les transmissions radio avec une équipe qui se trouvait a la Préfecture de Clermont-Ferrand Puy de Dôme pour transmettre aux autorités en direct l’état des rescapés ainsi que leurs identités.

Une fois encore, on s'aperçoit que l'extrême disponibilité de volontaires, loin des administrations et des institutions, a permis d'effectuer un travail remarquable d'aide au sauvetage des victimes.

 Une rescapée témoigne:

 Je suis une des rescapées de cet accident du 27 Octobre 1972. J’avais alors 24 ans… Vous me dites que votre maman faisait partie également des rescapée. Nous avons eu beaucoup de chance toutes les deux. Pour ma part, mes parents à l’époque, ont essayé de m’épargner le plus possible en faisant le « vide » autour de moi (plusieurs mois d’hospitalisation), si bien que je n’ai eu pratiquement aucun contact avec les autres rescapés, ce fût ma façon à moi d’essayer de me remettre de ce drame, tant physiquement que psychologiquement. Ce fût très long. Je ne sais pas si vous répondrez à ce message, mais j’espère, moi, vous avoir répondu. Je ne suis pas dans le culte de la mémoire (du moins pour ce drame), mais si je peux répondre à quelques unes de vos questions, je le ferai volontiers. Mon désir de ne pas trop revenir sur cette période de mon passé. Cela fait bientôt 40 ans, je le sais, mais c’est ainsi. Merci de me comprendre, encore une fois je vous répondrai comme vous le souhaitez, mais je ne souhaite pas trop en parler, même mes propres enfants évitent le sujet, seul mon mari connait parfaitement tout de cette terrible catastrophe, puisque lui m’attendait à Bordeaux (nous allions nous fiancer), et qu’il s’est occupé du dossier par la suite, avec d’autres de ses confrères avocats.

 

 

 

 

L'épave du F-BMCH

La stèle, très rustique, à la mémoire de l'équipage et

des passagers sur le Mt Picon

 

 

 

        

Quelques rescapés secourus au milieu de la nuit (images extraites du film d'actualité du l'INA - http://www.ina.fr/...-des-survivants.fr.html  )

Témoignage

paru dans la revue "NORIA Magazine" n°3 d'octobre 1988 - Dossier "secours sur crash"

NOIRETABLE

un article de Fréderic JOLI

Mettre 7 heures pour retrouver en France un avion de ligne écrasé parait aujourd'hui aberrant. C'était il y a 16 ans, l'époque où balbutiaient les SAMU. (le crash du Mt Ste Odile aura lieu en 1992, 4 ans plus tard). Le sort a voulu que dans l'appareil écrasé se trouve Sylvain Menthonnex, le fils de l'actuel patron du SAMU de Grenoble.

Philippe Menthonnex révise dans une jésuitière de la banlieue grenobloise. L'ambiance monacale du lieu sied à ce jeune réanimateur de SAMU qui prépare, loin des petits soucis familiaux, un concours d'anesthésiste. Régulièrement, se femme Françoise et ses enfants lui rendent visite. Aujourd'hui, 27 octobre 1972, tandis que Philippe bachotte, Françoise accompagne Sylvain (4 ans) les petit dernier des Menthonnex, à l'aérodrome de Lyon-Satolas. En effet, Sylvain doit rejoindre pour une semaine son parrain à Bordeaux. Françoise s'assure du bon convoyage de son fils auprès des hôtesses, un bisou "bon vol" puis reprend la route pour Grenoble.

De retour à la maison, elle appelle son mari: "ça y est, Sylvain est dans l'avion, ça s'est bien passé, par contre j'ai pris un gros orage sur la route. J'espère que tout va bien." Coupé du souci immédiat de l'embarquement de son fils, Philippe Menthonnex demande à son épouse d'appeler l'aérodrome d'Aulna pour s'assurer du bon changement d'avion à Clermont-Ferrand. A Aulna, Françoise s'entend dire par un brave employé d'Air Inter: "Madame, l'avion de Lyon n'est pas arrivé (...)je ne peux rien dire, je ne parlerai qu'à la commission d'enquête". Affolée, Françoise rappelle son mari qui aussitôt saute dans sa voiture pour la rejoindre.

A son tour, sur la route, Philippe Menthonnex se prend un violent orage. "A ce moment, ça a fait comme un tilt sur l'image d'un drame". Arrivé à Grenoble, Menthonnex n'hésite pas à appeler à Paris la Direction Générale d'Air Inter. Il fait valoir sa double identité, père de passager et responsable SAMU.

Chose extraordinaire, il obtient du premier coup au bout de fil le sous-directeur de la compagnie. Il est 22 heures. Le sous-PDG d'Air Inter lui confirme la disparition de l'avion:

- Je ne vous demande qu'une chose, Monsieur le Directeur, quel a été le dernier contact radio et avec quelle tour?

- 19h18 Aulna Clermont-Ferrand.

- Qu'en est-il des secours?

Sans attendre la réponse, Menthonnex raccroche. La télé vient d'annoncer dans un flash la disparition d'in Vickers Viscount d'Air Inter près de Clermont-Ferrand. Les journalistes sont depuis longtemps déjà en train de chercher l'IT 696 et ses 68 passagers. Réflexe professionnel, Menthonnex appelle ses confrères du SAMU de Clermont. Ils ne sont pas au courant du drame, la préfecture ne leur a transmis aucune information!

Henri Matthieu, son vieux copain du SAMU 63 n'est pas de garde cette nuit-là. Menthonnex le réveille à son domicile:

- Henri, mon vieux, Sylvain est dans un avion dont on est sans nouvelles. C'est ton secteur, tu es gentil, tu te démerdes!

Entre temps, le professeur Constantin, patron du SAMU clermontois, active enfin son service. Coup de fil maintenant à la Préfecture du Puy de Dôme. Le Directeur de cabinet du Préfet brosse à Menthonnex la tableau des recherches. Deux secteurs, l'un au nord près de la commune de Noirétable, l'autre au sud près de la Chaise Dieu.

- Nous ne disposons pas d'autres informations conclut le dir-cab, mais on cherche. (...) De toute façon, dès l'aube, nous engagerons des hélicos.

Menthonnex commence à bouillir.

- Si vous attendez demain, la neige aura tout recouvert. Vos hélicos, y verrons que du blanc!

Conscient de l'idiotie qu'il vient de dire, le Directeur de Cabinet, histoire de se rattraper, convie le réanimateur du SAMU 38 à venir à la Préfecture pour suivre les opérations depuis le PC. Menthonnex l'envoie balader.

Malgré tout, le réanimateur ne tient plus en place et décide de partir lui-même à la recherche du Vickers. Il reçoit la bénédiction de son patron, le professeur Stiblitz, soucieux de voir son disciple "s'occuper". Menthonnex équipe une ambulance de dotations "réa" enfant et adulte.

Grenoble-Noirétable

Il embarque le doyen des ambulanciers "le plus sage" et bien entendu, Françoise, son épouse. La route de Grenoble-St Etienne se fait dans un silence de mort. De temps en temps, Menthonnex rompt la torpeur en passant des messages radio à la préfecture. Enfin, à l'entrée de St Etienne, après une x ième communication, le préfet annonce:

- C'est à Noirétable que nous avons engagé le plus de secours, allez-y et rappelez moi depuis la gendarmerie.

L'ambulance fonce au nord. A l'entrée d'un hameau à proximité de Noirétable, le perron d'une maison s'allume, c'est la gendarmerie. L'ambulance pile, fait marche arrière. Un gendarme se précipite vers les Menthonnex:

- C'est au-dessus de Noirétable, dans le dos de la Faye. Vite, foncez!

Pour le réanimateur, l'espoir renait.

- Si l'avion est tombé dans un bois, la chute a peut-être été amortie, il doit y avoir des rescapés.

Il interroge le gendarme qui confie, incertain:

- A l'alerte, on ne nous a rien dit à propos de survivants, mais on croit qu'il y en a!

Le véhicule repart sur les chapeaux de roues. Finit le silence après la torpeur "Grenoble-Noirétable". Le couple, tout en se changeant en tenue de montagne se saoule de paroles et de suppositions. Enfin les voilà à Noirétable. Pompiers et villageois balisent les carrefours dans une noria de gyrophares. Suivant le flot des badauds, l'ambulance s'engage dans les bois sur un chemin de terre boueuse jusqu'à une clairière, terme du chemin carrossable. Menthonnex se présente à un pompier grédé qui passe:

- Je suis réanimateur, je pense qu'il y a du boulot pour moi, où est l'avion?

L'officier lui indique un petit sentier...

Parcours du combattant

Chargé d'un matelas coquille et des dotations "réa", le trio grenoblois commence à grimper. Le vieil ambulancier "traine la patte", à l'inverse, Menthonnex est déjà loin devant. Deux badauds viennent délester Françoise et le "doyen". Fébrilement, l'ascension continue. Soudain, des cris: "des brancards, vite, c'est horrible, il y a des morts". Un type exorbité jaillit sur le chemin. Menthonnex l'attrape au vol et, sans succès, tente de l'interroger. Dès lors, le réanimateur sème tout le monde et rattrape un tracteur, celui du paysan, le providentiel monsieur Crocombette qui donna l'alerte après le flash TV de 22h30. Effectivement, il avait entendu une explosion au dessus de chez lui vers les 19h30 mais il n'avait cru bon de donner l'alerte, "on n'en parlait pas encore à la télé". Le tracteur à son tour se fait bloquer sur le sentier. Menthonnex repart en courant, une odeur de kérosène plane dans le sous bois, l'épave doit être derrière cette petite crête. Le réanimateur, hirsute, croise deux gendarmes:

- Y-a-t-il des rescapés? Y-a-t-il un enfant?

- Oui, il y a un petit garçon avec un drôle de nom, bien de chez nous

Menthonnex balbutie:

- Sylvain?

- Oui, c'est ça, Sylvain, répondent en chœur les gendarmes.

A leur étonnement, les deux brigadiers reçoivent une puissante et bruyante accolade puis voient repartir comme un fou dans les broussailles ce "drôle de type". Bondissant et hurlant 'Sylvain, Sylvain', Menthonnex arrive enfin sur la zone. Un journaliste du quotidien "La montagne", Hubert Morelle s'approche de lui:

- Sylvain est vivant, Monsieur, il n'a rien, rassurez vous. Venez, il est là bas.

L'avion est en miettes au fond d'un thalweg, seul l'empennage, passé lors de l'impact cul par dessus tête est intact. Les neuf survivants sont d'ailleurs tous issus des rangs arrières de l'appareil. Ils ont passé 7 heures tête en bas, sanglés inconscients à leurs sièges. Depuis une heure, les secours s'organisent autour du docteur Bourdelle, le médecin de Noirétable. Celui-ci a improvisé un poste médical avancé de fortune grâce aux débris de l'appareil, avec d'un côté les deux blessés lourd polytraumatisés et de l'autre les moins atteints. Sur les neufs rescapés, 7 sont allongés.

Retrouvailles

Sylvain, quant à lui, est assis, il souffre d'une élongation brachiale gauche. Menthonnex arrive enfin à son chevet, l'examine, le réexamine, le réréexamine. Rien de grave. Alors les réflexes professionnels reprennent le dessus, le père oublie son fils dans les bras d'Hubert Morelle puis s'affaire avec Bourdelle sur les deux blessés lourds. Et Françoise Menthonnex? Voilà déjà longtemps qu'elle se désespère, effonfrée, en larmes dans le bois. Ne voyant  pas revenir son mari, ressassant  l'image du type exorbité qui radotait: des brancards, il y a des morts, etc, elle a perdu tout espoir.

Mais Sylvain, comme tout enfant, commence à pleurer et à demander sa mère. Alors, discrètement, le journaliste descend à la rencontre de Françoise:

- Venez, madame, Sylvain n'a rien.

Autour de l'épave du Vickers, pompiers, gendarmes, une équipe de télé et brancardiers s'agitent. Les deux médecins, grâce aux sunlights de l'équipe de l'ORTF, peuvent enfin travailler dans des conditions de lumière acceptables. Vers 4 heures du matin débute enfin la descente improvisée improvisé des neufs blessés, soit 8h 30 après l'accident.

Au petit matin, les premières familles des victimes arrivent à Noirétable. Les Menthonnex, "coupables" d'avoir retrouvé leur fils indemne, s'éclipsent. Retour à Grenoble.

 

    

De nouveaux documents extraits du film de diffusé en 2014.

 

Les retrouvailles de Sylvain et de ses parents

 

 

 

 

 

 
 

 

 

 

 

Conclusions de l'article

NOIRETABLE, un autre âge!

L'accident aérien de Noirétable en 1972 est à marquer d'une croix noire dans les annales des organisations des secours, si organisation il y a avait. L'affaire de la Préfecture du Puy de Dôme qui au moment de l'alerte, ne prévient pas le SAMU de Clermont-Ferrand apparait aujourd'hui comme une aberration. C'était il y a 16 ans.....

"Un autre âge!" confie Menthonnex, le seul réanimateur et qui plus est d'un SAMU lointain, à être intervenu. Autre exemple: le préfet de la Loire arrive à Noirétable dans l'éternelle DS noire officielle. Le chauffeur s'empresse de lui ouvrir la portière, mais les pieds du préfet restent en l'air à l'extérieur de la voiture au dessus d'une flaque de boue. Le bienveillant employé se précipite alors vers le coffre pour sortir la paire de bottes en caoutchouc préfectorale.

Enfin, dernier exemple, quand Menthonnex décide de la descente des blessés vers le village, il se voir refuser par un officier pompier l'utilisation d'un émetteur-récepteur pour passer son bilan au SAMU de Clermont...

Bref, en 16 ans, les choses ont bien changé. Les SAMU sont souvent prévenus avant les préfectures, les préfets sont plus prévoyants quant à leur intervention sur le terrain et bien sûr...les pompiers prêtent leur radio aux SAMU...et inversement.

 

Commentaires de l'auteur de ce site

4 ans après la rédaction de cet article, en 1992 donc, juste 20 ans après l'accident de Noirétable, un A320 d'Air Inter s'écrasait sur le mont Ste Odile. Croyez-vous que les leçons de Noirétable ont été appliquées?

Un livre édifiant, "la nuit du mensonge" explique la somme colossale de dysfonctionnements dans l'intervention des secours, SAMU, pompiers, gendarmes, préfecture et l'évacuation des blessés à dos d'homme par de simples soldats du contingent. A Noiretable au moins, les blessés étaient portés sur des civières!

Il faut noter que le préfet de région de Strasbourg, pour éviter probablement de se salir les chaussures, n'a pas daigné quitter son bureau de Strasbourg de toute la nuit. Il avait délégué 2 s/préfets pour se salir les pieds à sa place.

Officiellement tout s'était déroulé au mieux, mais sous la pression des médias, des rescapés et des familles de victimes, une réunion de débriefing a tout de même eu lieu quelques temps après pour identifier les "ratés" de cette nuit là. Le rapport a du atterrir dans le tiroir ad hoc.

Chacun espère néanmoins que des leçons ont pu en être tirées.

 

Etrange, bizarre...

On ne peut parler de l'accident de Noiretable sans évoquer l'étrange identité de deux passagers que la revue "Historia" évoque dans son n° 356 bis et Serge Hutin dans son livre "Gouvernants invisibles et sociétés secrètes":

Ce Viscount avait à bord Marie-Rose Baleron de Brauwer, commissaire à la DST à Nice, qui ramenait un rapport d’enquête sur des mouvements d’extrême-droite. Elle enquêtait sur le S.A.C., l’AMORC et l’ORT et la "loge P2".
Elle portait au poignet une valise fermée par une menotte contenant ce fameux rapport. Quand on l’a retrouvée, son poignet était sectionné… et la valise introuvable.

Le Viscount avait à bord un autre passager « brûlant » : un grand savant atomiste indien, venu en France établir les bases d’une collaboration nucléaire entre son pays et la France. Pourtant, le plus surprenant reste que cet homme, le professeur Babah, était officiellement mort depuis quelques années…

Qu’allait faire le commissaire Baleron à Clermont-Ferrand le 27 octobre 1972, puisqu’elle était commissaire à Nice ?…
Dans son dernier roman -qui est plutôt une nouvelle- : « La seconde vie du commissaire Marie-Ange Sauneron » (édité en 1998 par Alpha International dont il était Président d’honneur), Serge Hutin explique : "Elle venait d’établir un rapport détaillé sur les redoutables infiltrations néo-nazies, en France principalement mais en d’autres pays aussi, dont en tout premier lieu l’Italie, sous le couvert d’une organisation fraternelle apparemment anodine se présentant comme l’authentique Ordre du Temple."

La commissaire Baleron se rendait à Clermont ou se tenait les 28 et 29 octobre une grande réunion de l’AMORC (Grand Conseil et Séminaire Magistral) dont elle faisait partie.

Le corps de Marie-Rose ne fut rendu à sa famille que 48h après les autres.

https://rlcactuel.wordpress.com/2013/02/20/serge-hutin-ordres-initiatiques-et-mouvements-neo-nazis/