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Bâle: crash du Spirit of St Louis

 
 

80 ans après la traversée de l'Atlantique par Charles Lindberg à bord du Ryan "Spirit of St Louis", le vol commémoratif de Hans Georg Schmid tourne au drame. Ce 23 juillet 2007, quelques minutes à peine après son décollage de Bâle, le petit avion Express 2000 s'écrase sur un immeuble et prend feu. Miraculeusement, une garderie d'enfants à proximité était vide à l'heure du crash et les occupants du bâtiment qui pour certains ont vu l'avion s'écraser, en ont été quitte pour une grosse frayeur. Seul le pilote est décédé dans l'accident, un ancien Commandant de Bord de Swissair qui avait construit cet avion après bien d'autres et qui était coutumier des tentatives de records: 162 records de distance à son actif dont deux tours du monde de 192 h et 201 h de vol chacun. Là, il s'agissait d'un "simple" vol de 30 heures pour rejoindre Oshkohs dans le Wisconsin distant de 7073 km.

Sachant que l'aéroport binational de Bâle-Mulhouse, l'EuroAirport, se trouve sur le ban de la commune alsacienne de St Louis, c'était tout un symbole pour effectuer ce vol commémoratif.

Que s'est-il passé exactement? Chacun fait bien sûr des suppositions, mais une enquête est en cours.

 

 

L'avion Express 2000 ER construit en kit par Hans-Georg Schmid qui devait servir à la traversée.

Pour parcourir les 7073 km, le carburant prévu était de 1700 litres d'essence avion, soit près de 1,5t.

Divers bagages étaient aussi prévus. L'avion était donc "chargé jusqu'à la gueule", comme on dit.

 

          

Derrière le siège, un réservoir supplémentaire. A côté du seul siège pilote, un autre gros réservoir supplémentaire sur lequel s'empilent les bagages

          

La mise au point laborieuse a duré tout le weekend, essentiellement pour des problèmes de circuit de carburant et de centrage. Les réservoirs ont été vidangé, la queue de l'avion réparée après qu'elle ai heurté le sol en enlevant la béquille soutenant l'arrière. 40 kg de lest ont alors été installés sous le tableau de bord pour compenser. Par ailleurs, aucun vol d'essai n'a été effectué au préalable avec une telle configuration.

L'EuroAirport est aussi la base de stationnement du "Constellation", un appareil historique qui fut un des premiers avions à effectuer la traversée régulière de l'Atlantique. Plus tard, son successeur, le "Super G" la fit même sans escale. Ce 23 juillet donc, tout concourrait pour faire de la tentative de HG Schmid un évènement. La presse écrite et les télés étaient là pour assister à son départ.

 

       

Pour tenir les 30 h prévues du vol, HG Schmid avait prévu une provision de barres énergétiques, mais aussi un système d'alarme qui une fois activé, déclenchait une sirène à 110 db toutes les 4 minutes pour le réveiller.

"Peur, non, mais beaucoup de respect. Et je fais ça en mémoire de Lindbergh", disait-il

Le décollage s'est effectué en piste 16, face au sud, comme cela se fait d'habitude pour la majorité des avions à l'EuroAirport, même par léger vent du nord. Les jets n'y sont pas sensibles avec une piste de 3900m de long. Mais vers le sud, il y a la ville de Bâle alors qu'au nord, ce n'est que de la forêt.

L'Express 2000 décolle, lourd, en limite de poids. L'absence de vent de face ne l'aide pas à monter et les témoins du vol historique voient l'avion poursuivre son vol à basse altitude, très instable latéralement, incapable de grimper et disparaitre derrière les hangars.

Est-ce une éventuelle perte de puissance du moteur, une surcharge de l'avion ou un mauvais centrage qui viennent ajouter à la difficulté, mais Hans Georg Schmid ne maitrise plus son avion qui s'écrase sur un immeuble de la périphérie de Bâle, à Allschwill, à quelques centaines de mètres de la frontière française.

Les journalistes, mais aussi l'épouse et le fils du pilote venus pour assister au record, sont les témoins ébahis du crash.

 

      

L'avion s'est écrasé sur un immeuble d'habitation de 40 appartements, à quelques mètres d'une garderie d'enfants, vide à l'heure du crash, vers midi. Un hôpital se situe aussi à environ 300 m du lieu de l'accident. Les 1700 litres de carburant ont aussitôt mis le feu aux combles.

               

 

 

L'aire de jeu de la garderie d'enfants voisine a aussi été la proie des flammes.

Le pilote Hans Georg Schmid est tué sur le coup.

13 personnes, 2 habitants, 2 pompiers et 9 policiers sont légèrement blessés.