Le dernier vol d' AIR FRANCE

 
 

 

 

En 1992, après d’âpres négociations, AIR FRANCE avait offert 10 billets gratuits à chaque survivant du crash.

Reprendre l’avion pouvait permettre à chacun d’oublier le cauchemar de l’accident et ainsi le réconcilier avec les voyages aériens.

 

Il était convenu que les billets seraient valables sans limitation, mais qu’il était souhaitable qu’ils soient utilisés le plus rapidement possible. Par exemple, un voyage par an pendant 10 ans.

 

Le Crash avait marqué les esprits et de nombreux rescapés avaient trop souffert psychologiquement pour ne reprendre le chemin du ciel que plusieurs années plus tard. D’autres ne pouvaient pas se payer trop fréquemment des séjours à l’hôtel en famille, même avec le voyage gratuit.  D’autres encore tombèrent malade. Et 10 ans après l’octroi des billets,  quelques dizaines restaient encore inutilisés.

Mais le rouleau compresseur administratif d'Air France était en marche et au dixième anniversaire du « cadeau », jour pour jour, le couperet tombait :

Ce qui  était tacite  pour les victimes s’était transformé en force de loi chez AIR FRANCE. Plusieurs courriers laissèrent Air France de glace. Le Président de l’association des victimes n’eut même pas droit à une réponse du PDG Cyril Spinetta.

En des termes nets et secs, le service juridique de la compagnie lui envoya une fin de non-recevoir.

Députés et sénateurs alsaciens qui avaient pris fait et cause pour  les victimes furent éconduits par un vague bureaucrate de la hiérarchie.

 

 

 

 

Probablement que la gestion des 500 000 billets gratuits octroyés chaque année en échange des « miles » de fidélité ne permet pas à AIR FRANCE de s’occuper en plus des 40 ou 50 billets restants pour les rescapés du crash de Habsheim. Monsieur Spinetta a déjà oublié que la Justice, au cours de deux procès a fermement condamné plusieurs cadres dirigeants d' AIR FRANCE pour faute lourde et violation des règles de l’air, sans parler de l’inconscience  d’embarquer des passagers pour un vol de présentation en  meeting aérien.

 

AIR FRANCE est fautive à 100%  mais ne craint pas de se renier pour quelques billets gratuits.

Que cet accident soit une honte pour la compagnie, une chose à cacher et à oublier par tous les moyens, sûrement, et du fond du cœur, nous compatissons tous avec notre merveilleuse compagnie nationale!

 Mais les faits sont là et la plupart des miraculés encore vivants, monsieur Spinetta!

 

Que vous assistiez, ému, aux anniversaires du crash du Mont sainte Odile parce que vous étiez responsable d’Air Inter à l’époque ou que vous versiez des larmes sur les victimes de l’accident tragique du Concorde que vous avez vu tomber ne vous permet pas de vous soustraire à vos responsabilités et aux conséquences du crash de Habsheim.

Laissez- moi vous remettre en mémoire la phrase prononcée par un cadre d’AIR FRANCE quelques semaines après l’accident :

« avec des morts on aurait moins de problèmes !... ». Bien sûr, personne n’imagine une seconde que vous puissiez approuver ces mots !

Mais peut-être, M. Spinetta, êtes-vous le bras vengeur qui nous punit pour avoir recherché la vérité aux côtés de Michel Asseline ?

 

 

 

 

xxxxxxxxx