Bombe à bord

 

 
 

Ils sont pourtant rentrés à la maison

 

Le 3 février 2016, un A321 de la compagnie "DAALLO Airlines" revient se poser en urgence à Mogadiscio, en Somalie, avec un trou de plus d'un m² dans le fuselage. Plusieurs experts concluent à l'explosion d'une bombe de faible puissance à l'intérieur de l'avion. Deux passagers sont légèrement blessés et un autre, manquant à l'appel, a probablement été happé à l'extérieur.

 
 
 
 

On distingue bien que les dégâts sont circonscrits à une petite zone. La faible pressurisation de la cabine a limité les effets destructeurs du souffle de l'explosion.
 

Lors de l'explosion, l'Airbus n'avait pas encore gagné une trop grande altitude, environ 4000m et la pressurisation n'exerçait pas de pression trop forte sur le fuselage qui a bien résisté.

A 10 000 m, en vol de croisière, les dégâts auraient été autrement plus conséquents, voire fatals. Les exemples les plus connus sont ceux de Metrojet en Egypte en 2015, du vol PanAm en  1988 au dessus de Lockerbie et UTA en 1989 au Niger. Mais d'autres attentats, revendiqués ou non, ont détruit en vol ou au sol plusieurs dizaines d'avions:  http://www.aerospaceweb.org/question/planes/q0283.shtml.

Seuls quelques avions "miraculés" sont arrivés à rentrer éventrés par une explosion. Aucun ne volait très haut et ils doivent leur salut le plus souvent autant à leur basse altitude qu'à la solidité de leur avion, à la dextérité de leur pilote et...à la chance !

On peut être étonné du "petit" trou dans le fuselage mais l'utilisation d'une petite quantité d'explosifs suffit, à haute altitude, avec l'appel d'air et la dépressurisation brutale "explosive" occasionnés, à casser un avion surtout si l'explosif est placé à un endroit sensible.

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Le 14 février, soit plus de 10 jours après, les insurgés islamistes shebab ont revendiqué l'attentat. C'est la première fois que les "shebab" somaliens, affiliés à Al-Qaïda, revendiquent un attentat contre un avion de ligne. Cette opération, même si elle a partiellement échoué, démontre leur capacité à déjouer les mesures de sécurité pourtant importantes mises en place à l'aéroport international de Mogadiscio.

Pourtant, il suffit à une personne chargé du nettoyage de l'avion en escale de déposer dans la pochette du siège ou sous le siège un engin explosif de petite taille armé de son détonateur.  Il est impossible de surveiller chaque geste de chaque agent de propreté lors d'une escale, de nos jours la plus courte possible, rentabilité oblige.

 
En 1997, un Fokker 100 vole à 2400m lorsqu'une bombe explose sous le siège n°18, faisant un trou de 2m de long, expulsant le passager assis à ce siège à l'extérieur de l'avion. L'avion se pose à Sao Paulo. On a supposé que ce passager était le porteur de la bombe.
 

En 1986, une bombe d'à peine 500g de plastic explose dans un B727 de la TWA au dessus de la Grèce en phase d'atterrissage à Athènes occasionnant un trou de plus de 2 m² et une rapide décompression qui va tuer quatre passagers dont un enfant. L'avion arrive à se poser sans autre problème sauvant les 110 autres passagers.

 

Probablement, le premier attentat du genre. En 1950, une bombe explose dans la queue d'un Vickers Viking de la BEA à 1500m d'altitude entre Northolt et Paris. L'avion n'est pas pressurisé et atterrit sans les commandes de direction et de profondeur. Son pilote aguerri avait ramené des bombardiers sévèrement touchés par la Flak durant la guerre.