www.crashdehabsheim.net

Brésil: A320 de TAM

 
 

Un Airbus A320 de la compagnie brésilienne TAM Linahs Aereas  s'est écrasé mardi 17 juillet 2007 vers 18h50 contre un hangar et un dépôt de carburant et a pris feu, après un atterrissage raté à l'aéroport Congonhas de Sao Paulo.

Le vol 3054 de la compagnie brésilienne  transportait 175 personnes -169 passagers et six membres d'équipage- et assurait la liaison entre Porto Alegre (sud du Brésil) et Sao Paulo.

L'appareil a glissé sur le tarmac mouillé par la pluie, a quitté la piste d'atterrissage et a fini sa course dans un dépôt de carburant à l'extérieur de l'aéroport et dans un bâtiment de la compagnie Tam, après avoir traversé une route très fréquentée. On parle rapidement d'un bilan de 200 morts avec les victimes parmi les employés de l'entrepôt.

200 morts brulés vifs!

 

Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a décrété un deuil de trois jours tout en exprimant sa "consternation". Il a assuré que "toutes les enquêtes nécessaires seront menées pour éclaircir les causes de cette terrible tragédie". et a indiqué aussitôt qu'aucun bilan officiel ni d'éléments sur les causes de l'accident ne seraient dévoilés dans l'immédiat, car il les jugeait prématurés.

Un témoin raconte:

"L'avion est arrivé en tournoyant et il est passé au-dessus de nos têtes au niveau des feux tricolores. On entendait le bruit des moteurs de plus en plus fort et on voyait l'avion grossir devant nous. Quand il a touché le sol, il a explosé et projeté des pièces partout", a déclaré Luis Santos, qui se trouvait dans sa voiture à la station service au moment de la catastrophe.

Un autre témoin, Ialmo Junior Matos, vendeur de matériel électronique, a raconté à l'AFP que "l'avion a accéléré en arrivant au bout de la piste d'atterrissage et a tenté de redécoller, mais c'est alors qu'il est entré dans le bâtiment et a explosé".

 

 

Décollage par temps de pluie d'un A320 de la TAM depuis l'aéroport Congonhas de Sao Paulo.

L'aéroport de Congonhas situé en plein centre ville de Sao Paulo

La trajectoire approximative de l'Airbus

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'A320 aurait donc "survolé" l'autoroute en contrebas avant de s'écraser sur le hangar selon plusieurs témoins. Malgré la possibilité de ralentissement sur la longueur de la piste de 1940m (6362ft), il ne s'est pas arrêté. S'est-il alors réellement posé et s'il a fait une remise des gaz, a-t-elle été tardive ou partielle?

 

 

 

 

On ne peut s'empêcher de faire un parallèle avec l'accident de l'A340 d'Air France à Toronto, mais aussi avec celui de l'A320 de Lufthansa de Varsovie  par mauvais temps toujours et où la piste mouillée a "empêché" l'avion de s'arrêter. L'A320 ferait-il une allergie aux pistes mouillées?

 

L'avion a heurté et mis le feu à une station service. Les pompiers ont lutté plusieurs heures et l'incendie que l'on croyait éteint a repris de plus belle.

Les familles des passagers attendaient l'arrivée de l'avion à l'aéroport et reçoivent immédiatement l'information de l'accident.

Deux heures à peine après le crash, la liste des passagers était diffusée sur Internet.

 

Mise à jour du 19 juillet 2007

- Le bilan actuel fait état de 181 morts, 5 disparus et 11 blessés: Il y avait 186 passagers et membres de l'équipage dans l'Airbus mais on ne connaît pas le nombre exact de techniciens de la TAM travaillant dans le bâtiment.

- Sur cette photo, on remarque bien l'extrémité de la piste et du taxiway de l'aéroport de Congonhas en surplomb. L'A320 n'avait donc pas besoin de voler pour "sauter" la route et heurter le bâtiment situé en contrebas à gauche sur la photo.

- De nombreuses voix s'élèvent pour dénoncer l'état de la piste, refaite pourtant il y a quelques mois. L'eau de pluie s'évacuerait mal occasionnant de l'aquaplaning lors de précipitations importantes.

- Airbus annonce l'envoi de 5 spécialistes pour aider les brésiliens qui restent toujours officiellement les responsables de l'enquête, comme prévu dans les accords internationaux.

- Le BEA - Bureau Enquête Accident (France) et le BFU - Bundesstelle für Flugunfalluntersuchrung (Allemagne) envoient également chacun 2 experts en enquête-accident pour épauler les "forces aériennes brésiliennes" qui sont censées mener l'enquête.

- L'aéroport a d'abord été fermé avant que la pression du trafic (630  mouvements par jour) n'oblige les autorités à permettre l'usage de la seconde piste de seulement 1400m, donc bien plus courte que la principale.

- Enfin plusieurs médias ont annoncé que "la" boîte noire avait été retrouvé. Incroyable qu'après les nombreux accidents très médiatisés, certains journalistes ne sachent pas encore qu'il y a deux enregistreurs, CVR et DFDR.

- La bourse de Paris a réagit négativement à l'annonce de l'accident. L'action EADS a perdu 2,72% le 18 juillet.

 

Les premières interrogations:

 

Selon le général Jorge Kosul du Centre d'enquêtes et de prévention des accidents, "toutes les hypothèses sont ouvertes, il a pu se produire une défaillance humaine, c'est peut-être la piste qui est en cause, ou le stress ou une décision erronée. Dans tous les cas, il faudra attendre les résultats de l'enquête. Celle-ci prendra au moins dix mois".

Selon un porte-parole des pompiers de Sao Paulo, le capitaine Marcos, l'avion aurait échoué à atterrir et aurait tenté de redécoller, ce qui est demandé aux pilotes s'ils ne parviennent pas à se poser sur les premiers 300m du tarmac de cet aéroport.

Par ailleurs, selon des enregistrements vidéo de l'atterrissage (une camera fixe sur la tour de contrôle)  il semblerait que l'avion arrivait beaucoup plus vite que d'autres, selon le sénateur Deonstenes Torres, chef de la commission du Sénat pour les enquêtes concernant l'aviation civile. "Sur des parties de la piste que la plupart des avions mettaient 11 secondes à traverser, cet avion en a pris trois", a-t-il déclaré.

L'avion n'avait-il pas déjà remis les gaz pour redécoller?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un avion qui percute un bâtiment à grande vitesse, ça ne vous rappelle rien?

Ici, malgré la violence du choc, la destruction de murs en béton et l'intense incendie d'hydrocarbures durant plusieurs heures qui a suivi, l'avion n'a pas été "vaporisé". Les moteurs et des parties importantes du fuselage restent reconnaissables et les corps (visibles) des malheureuses victimes ont pu être récupérés par les pompiers et les secouristes.

Selon le docteur Ferrari qui faisait partie des secours, la partie avant de l'avion s'est complètement désintégrée sous l'impact en touchant le bâtiment, siège de TAM Express et filiale fret de la compagnie. Il ajoute que l'action des quelque deux cents pompiers a été rendue très difficile par les températures élevées de 1000° et le rideau de fumée dégagé par l'incendie.

Une analyse plus fine ICI sur le site de JP-Petit

 

Mise à jour du 20 juillet

 2007

L'AFP titre ce 20 juillet: "TAM reconnaît un défaut sur l'Airbus". On s'attend déjà à un début de conclusion pour l'enquête. Ainsi, ce serait l'avion la cause du crash?

Mais plus loin, la journaliste précise que "la compagnie a reconnu que l'appareil volait avec l'inverseur de poussée droit débranché". Là, on en conclut fatalement que c'est la dissymétrie qui est la cause de l'accident puisque l'avion a quitté la piste par le côté gauche.

Alors que selon les images impressionnantes de la caméra de contrôle, on ne sait toujours pas si l'avion tentait de ralentir avec des problèmes de freinage ou plutôt accélérait pour redécoller.

Un bel exemple de simplification journalistique avide de sensationnel plutôt que de véracité des faits. Et lorsque l'on sait que les textes de l'AFP sont repris le plus souvent intégralement par tous les médias, la rigueur devrait y avoir toute sa place.

Entretemps, alors que les enquêteurs examinent la piste fatale,(image à droite)  l'activité aérienne a repris sur la seconde piste, plus courte de 500m.(4700ft -1435m) au lieu de 6365ft-1940m)

Si certains accusent la première d'avoir été trop courte, qu'en est-il alors de la seconde?

Enfin, les autorités brésiliennes n'annonceront le triste bilan humain qu'après l'identification de chacun des corps, 25 sont reconnus seulement le 19 au soir.

Quand à l'examen des deux enregistreurs de vol, il devrait se faire aux USA.

Lors de l'enquête, il ne faudra jamais que les agents d'un quelconque organisme, au nom de n'importe quel intérêt, oublient  que cet accident a brulé vif 200 personnes innocentes!

 

Un A320, spoilers et reverses du moteur V2500 déployées.

La compréhension des causes du crash commande de savoir si l'avion tentait de s'arrêter ou de redécoller. Eventuellement un peu des deux d'ailleurs, ce serait une troisième hypothèse.

 

 

 

 

Mise à jour du 21 juillet 2007

Samedi matin, la boîte noire contenant la conversation des pilotes (cockpit voice recorder) a été retrouvée parmi les débris de l'Airbus A320 de la TAM, qui s'était écrasé mardi à Sao Paulo, a indiqué le commandement de l'armée de l'air. "Cette boîte noire est en bon état, ce qui va aider l'enquête", a déclaré à la presse le général Jorge Kersull Filho, directeur du Centre de prévention des accidents. La compagnie brésilienne TAM a indiqué par ailleurs qu'il y avait un occupant supplémentaire à bord de l'Airbus qui avait raté mardi son atterrissage à l'aéroport de Congonhas à Sao Paulo, ce qui porte à 187 le nombre de victimes à bord. Il s'agit d'un copilote de la compagnie, qui est monté à bord au dernier moment sans carte d'embarquement, selon le quotidien Folha de Sao Paulo.
 

Mise à jour du 22 juillet 2007

 

Incroyable!

Les autorités brésiliennes ont annoncé samedi avoir confondu un morceau de fuselage de l'Airbus A320 accidenté jeudi avec l'enregistreur de vol.

C’est un simple morceau de carlingue qui a été convoyé aux Etats-Unis pour y être analysé. Le général Jorge Kersul Filho, directeur de la division de prévention des accidents de l'armée de l'air, a indiqué que la véritable boîte noire avait été retrouvée samedi dans les décombres et qu'elle serait envoyée à Washington pour analyse.

En même temps, durant 2h30, une panne de radar au dessus de l’Amazonie a forcé plusieurs compagnies à annuler des vols internationaux ou à détourner des avions samedi.

* * *

Crise politique après l'accident

D’après Associated Press (AP) et AFP  du 20/07/2007

Alors que l’opinion publique et les médias brésiliens mettaient en cause la situation et l’équipement de l’aéroport de Congonhas et désignaient les manquements du gouvernement dans les équipements aéroportuaires, le président Lula, connu pour ses discours longs et fréquents, s’est fait complètement oublier ne quittant pas ses conseillers d'une semelle et annulant ses apparitions publiques. «Où est le président qui aime tant faire des discours? », s'est même interrogée la commentatrice politique Lucia Hippolito.

La crise politique s'est accentuée lorsque la chaîne de télévision brésilienne la plus populaire a surpris l'un des plus proches collaborateurs du président, Marco Aurelio Garcia, faisant un geste obscène, largement interprété comme une réaction de joie, au moment où il apprenait, à la télévision, que l'un des deux inverseurs de poussée de l'avion accidenté avait été désactivé quatre jours avant la catastrophe.

Garcia a malgré tout publié un communiqué pour dire qu'il s'était senti «affecté» par l'annonce d'un possible problème technique, non seulement parce que tant de personnes ont péri, mais parce que «de nombreux médias n'ont pas hésité à accuser le gouvernement de la tragédie de Sao Paulo quelques heures à peine après l'accident».

Les médias brésiliens et les représentants de l'opposition ont largement commenté vendredi le geste de Garcia, implacablement diffusé à la télévision brésilienne, estimant qu'il traduisait sa satisfaction à l'idée que l'éventuel problème technique éloigne les soupçons du gouvernement.

«Cette attitude est inacceptable et offense tous les Brésiliens encore anéantis par la pire tragédie aérienne qu'ait jamais connue le pays», a déclaré le président du Parti social démocrate.

Finalement, 3 jours après la catastrophe, le président Lula a parlé: "Je demande de la sérénité à tous les Brésiliens", a-t-il déclaré dans une allocution retransmise par les radios et les télévisions. "Nous travaillons avec rigueur et sérénité, sans précipitation" dans l'enquête sur l'accident de Sao Paulo, en annonçant "la diminution du nombre de vols et la restriction du poids des avions à l'aéroport de Congonhas", le deuxième d'Amérique latine après Mexico. Le nombre de passagers à Congonhas a connu une croissance de 44,5% en trois ans pour atteindre 18 millions par an, alors que sa capacité théorique est de 12 millions.
 

Congonhas n'accueillera plus que les vols directs dits "de point à point", à l'exclusion des connexions et des escales, des vols charter et des petits avions.
 

Le gouvernement envisage aussi d'ouvrir la construction et l'administration des aéroports aux capitaux privés et de construire un troisième aéroport à Sao Paulo, en plus de ceux de Congonhas et de Guarulhos (situé dans la banlieue).

 

Le 24 juillet, le président Luiz Inacio Lula da Silva a limogé son ministre de la Défense Waldir Pires. Son successeur devra aussi rétablir un bon fonctionnement de l'ensemble des aéroports du pays, qui enregistrent des retards et des annulations en cascade depuis l'accident de Sao Paulo, qui a mis à jour des failles qui affectent l'ensemble du secteur

 

Pour la quatrième journée consécutive, la moitié des vols brésiliens étaient annulés ou accusaient des retards mercredi, selon l'Infraero.

 

Mise à jour du 26 juillet 2007

Le bilan du crash de l'Airbus A320 à l'aéroport Congonhas de Sao Paulo a été revu à la hausse lundi et s'élève à 199 morts, et non pas 191 comme annoncé précédemment. Il s'agit des 187 personnes qui se trouvaient à bord de l'avion ainsi que douze personnes au sol. Parmi ces dernières victimes figure un chauffeur de taxi dont la voiture était garée dans la station service touchée par l'avion.

Interrogations du 27 juillet

Les toutes premières analyses font état d'une vitesse de 175km/h de l'avion à l'impact dans le hangar. La décélération depuis le poser 1800 ou1900m auparavant n'a donc pas été importante. Alors que l'on distingue la reverse ouverte sur le moteur gauche, on peut presque certainement éliminer l'intention du pilote de redécoller à ce moment là. Alors, qu'est-ce donc qui a empêché l'A320 de ralentir comme l'avion qui le précède. Les vidéos montrent aussi que le touché sur la piste avant le crash n'est pas anormalement long et que dès lors, l'avion disposait de toute la longueur de piste pour s'arrêter comme les autres avions posés juste avant lui dans des conditions climatiques similaires.

 

Mise à jour du 29 juillet 2007:  ERREUR HUMAINE

D'après la revue brésilienne "Veja" qui se fait l'écho d'indiscrétions sur les causes du crash, les enquêteurs savent déjà que c'est une...erreur humaine.

Surprenant et inhabituel quand même pour un accident d'A320!

Une des deux manettes des gaz était "déréglée" ce qui aura mis la puissance des moteurs en opposition. Alors que le gauche freinait, pleine reverse, le droit accélérait.

C'est la désactivation de l'inverseur de poussée du moteur droit qui aurait provoqué cette confusion chez le CdB.

Toujours d'après la revue, la même erreur s'est déjà produite sur un A320 aux Philippines en 1998 et à Taipei en 2004.

Pourquoi alors rien n'a été modifié sur les avions et la manière de réagir des équipages? Chacun sait qu'un système qui permet une erreur provoquera fatalement cette erreur un jour.

Les autres causes aggravantes du crash seraient la piste trop courte et l'absence de zone de dégagement en bout de piste.

L'enquête indique également que l'avion s'est posé à 240 km/h, n'a pas dérapé et n'a pas eu de problème avec son système de freinage.

Quelques sorties de piste d'A 320

 

 

 

 

 

 

23 septembre 1993

Lufthansa à Varsovie

 

 

 

 

 

22 mars 1998 

Philippines Airlines à Bacolod (Philippines)

 

 

 

 

 

2 février 2000

South African Airways à Lusaka (Zambie)

 

 

 

 

 

28 août 2002

America West Airlines à Phoenix (Arizona)

 

 

 

 

18 avril 2004

TransAsia Airways à Taipei

Mise à jour du 30 juillet 2007

Plusieurs milliers de Brésiliens se sont rassemblés dimanche pour rendre hommage aux 199 victimes actuellement dénombrées de l'accident d'avion survenu à Sao Paulo, reprochant au gouvernement de ne pas régler les problèmes importants du trafic aérien. Le cortège a défilé dans Sao Paulo, jusqu'aux ruines du hangar de la TAM. Equipés de pancartes, portant des fleurs, les manifestants ont lancé des slogans hostiles au gouvernement. Selon les organisateurs, ils étaient près de 8000.

    

Selon certaines infos, il semblerait qu'Airbus a réalisé récemment une modification sur la manette des gaz qui n'oblige plus le pilote et sélecter manuellement et différemment la gauche ou la droite en cas de panne d'une reverse. Il lui suffit maintenant d'agir sur les deux moteurs à l'identique, l'informatique s'occupe du reste pour contrer le déséquilibre de poussée lors de la mise sur "Full reverse".

Mais alors pourquoi le pilote, selon les affirmations du début de l'enquête, agit-il manuellement et différemment sur les manettes au point d'en "dérégler" une ?

Question: Cette modification récente a-t-elle été prise en compte et effectuée sur l'Airbus de la TAM ?

L'autre système de ralentissement reste les spoilers. Se sont-ils déployés ou pas ? Pas encore d'explication encore de la part des "fuites des enquêteurs". Attendons un peu!

Mise à jour du 31 juillet 2007

Rien de nouveau aujourd'hui, les journaux ne parlent déjà plus de l'accident. La presse internationale évoquent les exécutions dramatiques des otages coréens par les Talibans alors qu'en France ce sont les beaux costumes sélects du président qui font la une, mais personne n'ose encore parler pour le moment de la marque ni du nombre de ses vestons. Attendons un peu!

Sur les forums aéronautiques où des professionnels et des pilotes commentent et surtout cherchent à comprendre le pourquoi de cet accident, l'information divulguée par la presse brésilienne sur les deux manettes des gaz en position différente a beaucoup de mal à passer. Dans l'A320, la complexité des automatismes avec une reverse HS lors de l'atterrissage fait traiter l'avion d'"usine à gaz".

La différence de position supposée des deux manettes aurait pu entraîner l'absence du déploiement des spoilers, facteur de ralentissement. L'accélération du moteur droit  l'interdisait, même si le gauche était au "ralenti".

Y a-t-il eu tentative de redécollage ou pas ? On ne sait toujours pas, mais, sauf en fin de parcours, l'avion est bien resté dans l'axe de la piste avec une vitesse importante proche du décollage.

Les commentaires des professionnels pointent du doigt les  logiciels sophistiqués de l'avion qui en arrivent à parasiter les réflexes innés des pilotes chevronnés lors d'un banal atterrissage par temps de pluie.

C'est beau la technologie tout de même!

Mise à jour du 2 août 2007

 

La revue brésilienne "Veja" fait encore la une en dévoilant une partie du CVR. L'équipage, horrifié, voit son sort se sceller car l'avion ne veut pas ralentir. Les spoilers ne sortent pas, les freins ne répondent pas et chacun des pilotes connait la longueur de la piste.

Mais tant qu'il n'y a pas eu corrélation entre tous les éléments, leur chronologie et leur mise en perspective réciproque tant du CVR que du DFDR, il est urgent d'éviter de tirer des conclusions, encore moins de parler définitivement d'erreur humaine sous peine de souligner sa complète méconnaissance de la question.

 Voici la transcription provisoire de la fin du vol, en pdf.

Mise à jour du 3 août 2007

 

Après les déclarations et les affirmations de très nombreux journalistes soi-disant bien informés dans moult médias et les dialogues entre professionnels sur des sites spécialisés, voilà que le BEA se décide à faire une mise au point .

Le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) français et le Bundesstelle für Flugunfalluntersuchung (BFU) allemand qui participent à l'enquête affirment conjointement le vendredi 3.8.07 que c'est "une erreur grave que de tenter de conclure sur la base d'informations partielles et non analysées".

Dans son communiqué, le BEA "regrette que toutes sortes d'informations, correctes ou erronées, circulent, ainsi que des spéculations et des tentatives d'explications.

Des prises de position prématurées sur les causes d'un accident pourraient être de nature à compromettre l'objectivité de la démarche d'enquête".

Aux côtés des techniciens d'Airbus, ses enquêteurs ont participé "à l'examen du site, de l'épave et au dépouillement des enregistreurs", le CVR (enregistreur phonique) et le FDR (Plutôt le DFDR sur A320 !!) (enregistreur des paramètres de l'appareil)."

[...]

"Pour les experts, la publication partielle des données ne permet pas encore de trancher entre erreur humaine ou défaillance technique pour les problèmes de freinage, ni sur le rôle de la piste dans les conséquences de l'accident."

Mise à jour du 10 août 2007

 

Les courbes de performances issues du DFDR (enregistreur de paramètres) viennent de sortir. Entre parenthèses, pour d’autres crashs précédents d’A320, il avait fallu attendre plusieurs mois.

Mais peut-être que l’habitude rend les choses plus faciles.

Selon ces listings,  on constate qu’une seule reverse a été déployée, que les spoilers ne sont pas sortis et que l’auto poussée a été désactivée.

Au vu de ces enregistrements, le vice-président de la sécurité d’Airbus a déclaré qu’il ne voyait aucune indication de panne et que le freinage de l’avion avait fonctionné correctement.  Les freins manuels ont bien fonctionné et ont été utilisé par l’équipage. Il n’y a pas eu de fonctionnement anormal du freinage.

Le même responsable a indiqué que l’une des manettes commandant la puissance des moteurs « semblait » être en position « accélération » à l’atterrissage tandis que l’autre était « au point mort ».

Ne serait-il pas tout à fait certain ?

Le toujours responsable d’Airbus a toutefois confirmé que sa société avait envoyé à ses clients déjà la semaine dernière un message indiquant qu’il n’y avait pas eu de défaillance de fonctionnement de l’avion.

Tout est dit !

Mise à jour du 14août 2007

Il est pour le moment prématuré de disculper totalement le constructeur aéronautique européen, peut-on lire dans "La tribune" du 14 août.

"Les données révélées par les boîtes noires ne montrent pas de faille mécanique dans l'avion; néanmoins, d'autres pistes qui seront étudiées le prouveront peut-être", a déclaré, le lieutenant colonel Fernando Camargo, chargé de la commission indépendante qui enquête sur les causes de la tragédie.

"Donc, l'hypothèse d'une faille mécanique de l'appareil n'est pas écartée par la commission d'enquête", a toutefois nuancé le militaire.

Le vice-président de sécurité des vols d'Airbus, Yannick Malinge, avait souligné jeudi dernier devant une commission du Parlement brésilien que l'examen des boîtes noires ne permettait pas d'établir une faille mécanique de l'avion.

Tout le monde a pu voir cette vidéo de l'avion fonçant sur la piste au lieu de ralentir. Selon les enregistrements du DFDR, il est avéré que le moteur gauche tentait de ralentir l'avion avec sa reverse enclenchée alors que le droit accélérait à fond et que les spoilers, aidant eux aussi à ralentir l'avion,  n'étaient pas déployés. Pour les freins proprement dits, on ne connait pas la puissance ni la force utilisée.

 Il y a bien là un atterrissage totalement anormal situé entre un ralentissement et une remise de gaz. Les causes sont loin d'être aussi claires que le disent ceux qui accusent unilatéralement l'équipage.

Mise à jour du 5 septembre 2007

Dans le Figaro de ce jour, on peut lire:

Crash de Sao Paulo: pas d'erreur de pilotage.


L'analyse de la boîte noire de l'Airbus A320 de la compagnie brésilienne TAM, dont l'accident à l'atterrissage en juillet à Sao Paulo avait fait 199 morts, a écarté une erreur de pilotage, ce qui semble mettre en cause l'avion, a déclaré hier un membre de la commission parlementaire d'enquête sur l'accident. L'Airbus A320 de la Tam n'avait pas réussi à freiner en fin d'atterrissage le 17 juillet dernier et était sorti de la piste pour percuter un bâtiment de fret avant d'exploser près de l'aéroport de Congonhas, en plein cœur de Sao Paulo.

Très peu de médias en France ont repris cette info. De peur de se brûler les doigts?

On la trouve tout de même dans certain journal régional, mais avec une curieuse façon de résumer l'information.

 

 

Voici deux documents supplémentaires envoyés par un ami internaute, qui montre bien la disposition du bout de piste qui, comme sur un porte-avions, ne laisse aucune échappatoire au delà des limites du béton.

Face aux récriminations et aux contestations des pilotes devant l'absence totale de zone de sécurité aux deux extrémités de la piste principale, les autorités brésiliennes ont déjà trouvé une parade, celle de raccourcir la longueur de la piste, déjà très courte, créant ainsi une zone de freinage.

Ils doivent aussi avoir leurs énarques, au Brésil!

 

Sur l'autre photo, les traces des roues dans l'herbe sont nettement visibles, avec la trajectoire courbe prise par l'avion.